Pour le rédacteur web ou le développeur qui signe lui-même les textes des sites qu’il produit, l’optimisation de ceux-ci pour le référencement naturel est devenue un objectif essentiel. L’attention portée au contenu est en effet un aspect non négligeable du travail de SEO. Mais que de contraintes ! Mots-clés à utiliser avec une certaine densité, longueur du texte, utilisation et rationalisation des intertitres, cela couperait aux meilleurs auteurs l’envie d’écrire…
…ou pas ! Personnellement, je suis convaincue que la contrainte a un pouvoir libérateur en ce sens qu’elle donne un cadre, un support à l’imagination. D’une part, elle structure, d’autre part, elle oblige à se dépasser. C’est un challenge qui amène à donner le meilleur dans un article plutôt que de simplement fournir des mots (clés) au kilomètre.
Vous en doutez ? Faites l’essai.
Décrivez en quelques phrases les tâches habituelles de votre activité professionnelle.
Maintenant, essayer de décrire ce quotidien en une seule phrase commençant par « À supposer que l’on me demande ici … ».
Vous vous voyez essayant des combinaisons de mots, cherchant des solutions pour respecter les consignes ? Vous faites des tours de passe-passe et inventez des astuces pour dire tout ce que vous avez en tête en restant dans les clous. C’est ça aussi, la créativité !
Évidemment, je ne suis pas la seule à le dire. Et même si j’ai toujours aimé les exercices de style et autres gymnastiques cérébrales, j’ai découvert un jour par hasard mon maître en la matière : Georges Perec et sa fameuse Disparition. Quelle révélation ! Écrire un paragraphe entier en s’abstenant d’utiliser la lettre de l’alphabet la plus utilisée en français (le « e », vous l’aurez deviné), c’est fort. Écrire un roman de 300 pages dans ces conditions, cela relève de l’exploit. Ou de l’exploitation d’une contrainte, si l’on veut aller dans ce sens.
En creusant le sujet davantage, on découvre que Georges Perec est membre de l’OuLiPo (L’Ouvroir de Littérature Potentielle), un groupe d’auteurs qui encourage la création par l’emploi de jeux littéraires de toute nature et repousse ainsi constamment les limites fixées à notre imagination. C’est d’ailleurs à cette association que je dois l’idée de la consigne « A supposer qu’on me demande ici… » mentionnée plus haut.
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